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Echec de l'exécution d'un condamné américain gravement malade

L'État américain de l'Ohio a dû suspendre hier mercredi 15 novembre 2017 sa tentative d'exécuter un condamné gravement malade. Les agents pénitentiaires ne sont pas parvenus à lui trouver une veine suffisamment solide pour supporter la perfusion de substances mortelles.

"Les tentatives de pose d'une intraveineuse se sont soldées par un échec". Alva Campbell, 69 ans, devait être mis à mort à 10 heures locales (16 heures à Tunis). Le prisonnier avait été condamné à la peine capitale pour le meurtre d'un jeune homme de 18 ans en 1997. Durant de longues minutes, les agents ont tenté de lui poser sur un bras ou une jambe un cathéter veineux afin d'administrer l'injection létale, selon des journalistes locaux témoins de la scène. Ils ont finalement renoncé. "Les tentatives de pose d'une intraveineuse se sont soldées par un échec. Une nouvelle date d'exécution va être fixée", a confirmé Jo Ellen Smith, la porte-parole des services pénitentiaires de l'État.

Une condition physique très diminuée. Alva Campbell était tellement diminué sur le plan physique qu'il avait été prévu un oreiller médical spécial, de forme biseautée, pour l'aider à respirer... le temps de l'injection létale. Ses avocats avaient demandé, en vain, que son exécution soit suspendue, vu sa condition. Leur client, avaient-ils plaidé, souffre d'une grave insuffisance pulmonaire et a besoin de quatre traitements d'assistance respiratoire quotidiens. Il est équipé d'une poche de colostomie, ne peut se déplacer sans déambulateur et a peut-être un cancer des poumons. Mais les autorités de l'Ohio ne considéraient pas cela comme rédhibitoire.

Une "séance de torture". L'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) de l'Ohio a dénoncé dans un communiqué la séance de "près de deux heures de torture" infligée au prisonnier, qui avait été transporté en fauteuil roulant jusqu'à la salle d'exécution. "Il s'agit de la cinquième exécution ratée en Ohio en quelques années, et c'est la deuxième fois que l'État n'arrive pas à aller jusqu'au terme d'une exécution. Ceci n'est pas la justice et ceci n'est pas humain", a commenté l'organisation de défense des droits et libertés.

L'exécution avortée d'Alva Campbell conforte les militants contre la peine de mort, qui dénonçaient un acte "barbare" et avaient appelé le gouverneur de l'Ohio, John Kasich, à épargner la vie du détenu. "John Kasich et les tribunaux auraient dû écouter les avocats d'Alva", a tweeté mercredi Helen Prejean, une religieuse catholique connue pour son combat contre la peine capitale.
(agences)

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